Au cours d’un rassemblement pacifique, le lundi 12 juin 2006, les femmes iraniennes ont une fois de plus demandé la suppression de tous les articles misogynes de l’ensemble des lois, y compris les lois civiles et pénales. Le code civil et pénal, et les milliers de clauses, règlements, et circulaires qui en découlent concernant les femmes, ne tiennent pas compte des droits les plus élémentaires des femmes et encouragent les personnes physiques et morales et les diverses institutions sociales à user de violence à leur encontre. Depuis l’entrée en application de ces nombreuses lois, dont les premières datent d’il y a vingt-sept ans, le statut de la femme n’a cessé d’être fragilisé au sein de la famille, sur le lieu du travail et dans la société. Ainsi, elles ont été de plus en plus exposées à des agressions verbales, qui ont abouti dans beaucoup de cas à des violences physiques et à des viols.
La diffusion d’une culture basée sur le statut inférieur de la femme, la ségrégation de celle-ci et, d’une manière plus générale, l’incitation à tout mode de vie susceptible d’isoler et de négliger la femme, et d’autres mesures de ce type, ont toutes été inspirées et pratiquées grâce à ces lois. Dans notre pays, beaucoup de femmes ont perdu leur place dans la société : cela va de la perte d’une simple place au stade jusqu’à celle d’un poste de responsabilité dans l’administration, les ministères ou le gouvernement ; de la censure de leurs visages sur la couverture des magazines jusqu’à celle des nouvelles de leur mouvement. Et que dire de l’incendie de leur maison d’édition, et de la subtilisation des documents les concernant ? !
Dans l’histoire de l’humanité, ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement despotique, pour assurer sa survie, fait appel à la religion, lui attribuant des principes tyranniques afin de légitimer l’injustice de ses propres lois. De même, ce n’est pas la première fois que des hommes justes et libres se lèvent pour obtenir leurs droits. Les femmes iraniennes ne font pas exception à la règle, et ne cessent de combattre pour leurs droits : depuis leur combat quotidien contre les petites dictatures que sont pour elles la maison, la rue, et le travail, etc., jusqu’à leur combat social pour obliger un gouvernement dictatorial et machiste à reconnaître l’égalité des hommes et des femmes sur le plan juridique, et à appliquer une jurisprudence « humaine». Ce combat de plus en plus intense, qui a tiré l’enseignement des échecs et des victoires passés, poursuit son cours sur une grande échelle dans notre pays, et le rassemblement du 12 juin 2006 en est une autre illustration.
Soutenant ce rassemblement, nous serons aux côtés des manifestantes, en tant qu’une petite partie de la grande famille des militants des droits des femmes de notre pays, dans l’espoir qu’un jour les petites et grandes dictatures céderont la place à tous les épris de liberté et de justice sociale.
Qui ne peut pas voir que « Moi » et « Toi » devenions « Nous » ?
Détruit soit non pas sa maison, non ….,
Mais le fondement de son esprit poussiéreux !
La Commission des femmes de l’Organisation des Fadaïan du peuple d’Iran(Majoritaire)
Le 8 juin 2006