A l’aube du dimanche 23 juillet 2006, l’offensive aérienne d’Israël contre le Sud-Liban est entrée dans son cinquième jour. Une offensive qui a déjà laissé plus de cents morts et des centaines de blessés et de handicapés. Les deux villes portuaires de Beyrouth et de Tripoli ont été gravement endommagées, les ponts et d’autres infrastructures du Liban ont été presque entièrement détruites. Frappé par la guerre, le Liban a retrouvé le surnom de « région martyrisée» qu’on lui avait donné au cours des deux dernières décennies, et les ressortissants étrangers ont commencé à quitter ce pays. Les forces du Hezbollah du Sud-Liban, qui avaient pris en otage deux soldats israéliens et tiré des roquettes sur le nord d’Israël, et qui avaient ainsi fourni à l’Etat hébreu le prétexte nécessaire pour commencer son attaque, continuent leurs tirs de roquette sur les villes d’Israël. Ce qui a causé la mort de plus dix personnes dans la seule ville de Haifa.
Jusqu’à ce jour, rien n’annonce la fin de cette guerre et tout porte à croire que le gouvernement israélien envisage d’appliquer un plan précis. En effet, trouvant des circonstances internationales et nationales favorables pour en finir avec le Hezbollah, ce gouvernement cherche à couper les routes d’approvisionnement de celui-ci pour l’empêcher de s’armer avec l’appui de la Syrie et de l’Iran. Tel-Aviv n’a fait aucun cas des demandes répétées du premier ministre libanais pour un cessez-le-feu immédiat et pour une intervention urgente de l’ONU, et a mis à l’ordre du jour le bombardement du Sud-Liban jusqu’à la réalisation de son objectif. Le drame du Liban a non seulement causé de graves pertes humaines et matérielles, mais encore il a assombri la perspective déjà incertaine de la paix au Proche-Orient. Les conflits d’intérêts des puissances mondiales dans ce foyer de crise se sont ajoutés aux exigences excessives d’Israël pour entraver le processus de paix. Par ailleurs, l’influence exercée par la République islamique sur le Hezbollah libanais est telle qu’il y a lieu de supposer que dans sa provocante prise d’otage et ses tirs de roquette, celui-ci a été encouragé par le gouvernement iranien, qui veut exploiter cette situation pour résoudre la crise nucléaire à son avantage. La concomitance des provocations du Hezbollah et les efforts de l’Iran pour gagner du temps dans le dossier nucléaire renforce cette hypothèse. Mais de tels procédés ne sont pas dans l’intérêt du peuple palestinien et profitent aux israéliens extrémistes et à leur protecteur, les Etats-Unis.
Il y a une semaine, personne ne pouvait imaginer que le Proche-Orient soit à nouveau en proie aux flammes horribles de la guerre, et rien ne prouve que de telles catastrophes ne guettent notre pays. La situation est très grave et alarmante.
Tout en condamnant les crimes du gouvernement israélien contre les citoyens libanais et palestiniens, nous blâmons les provocations du Hezbollah et de tous les autres mouvements fondamentalistes de la région. Nous souhaitons l’intervention de l’ONU dans cette catastrophe et la fin immédiate de ces attaques et de ces provocations. Nous nous opposons avec force contre l’intervention et les provocations du gouvernement iranien au Sud-Liban et en Palestine, et nous demandons à tous les Iraniens pacifiques et démocrates de faire pression sur le gouvernement iranien afin de l’obliger à répondre aux attentes de la communauté internationale. L’intérêt du peuple iranien commande une solution diplomatique à la crise nucléaire et le renoncement aux provocations entravant le processus de paix au Proche-Orient.
Le bureau politique – exécutif de l’Organisation des Fadaïan du peuple d’Iran(Majoritaire)
Le 24 juillet 2006