La centième session de la Conférence Internationale du Travail se tient à Genève du 1er au 17 juin. Les délégués des gouvernements, des travailleurs et des employés de divers Etats membres de l’OIT se réunissent chaque année afin « de promouvoir l’accès des hommes et des femmes à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine.»
Cette année aussi, comme les précédentes, les travailleurs iraniens privés de syndicats libres et indépendants ne peuvent pas envoyer leur propre représentant à cette réunion pour donner leur point de vue sur la situation du monde de travail en Iran. Cette année aussi, comme par le passé, le gouvernement iranien va envoyer à la réunion des pseudo- représentants à son solde. Il va continuer à proférer des contre-vérités sur la situation ouvrière en Iran. Il va prodiguer des promesses mensongères sur l‘amélioration des droits sociaux et syndicaux des travailleurs en Iran. Et par la suite, il va continuer à violer ces mêmes droits et à bafouer les résolutions de l’Organisation internationale de travail dont il est membre.
Les travailleurs et les salariés iraniens mènent aujourd’hui une vie difficile pour diverses raisons dont une grave crise économique. L’économie du pays est en récession avec une inflation et un chômage galopants. La croissance économique a chuté pour atteindre 1%. Les unités de production sont en grandes difficultés. Bon nombre d’entreprises font faillite ou sont en état de l’être. La production régresse et les détenteurs de l’argent-pouvoir se ruent vers l’import-export qui est plus rentable. Le secteur du bâtiment est en crise. L’application de la loi sur la suppression orientée des subsides d’Etat ont eu pour effet une forte augmentation des prix et une détérioration sensible du niveau de vie des travailleurs.et des salariés en Iran. Avec l’aggravation de la crise, les capitalistes et les dirigeants des entreprises privées ou publiques (d’Etat) jettent par groupes leurs ouvriers dans la rue sans garantie sociale ni avenir.
Les travailleurs et les salariés iraniens ne peuvent pas exercer librement leur droit fondamental à créer des syndicats libres et indépendants. Par conséquent, ils ne peuvent pas se défendre collectivement à l’aide de leurs organisations ouvrières et empêcher ainsi le régime et les capitalistes à faire porter tout le poids de la crise sur leur dos. Les ouvriers iraniens n’ont pas de tribune ni de syndicat pour exprimer leurs revendications. Ils n’ont pas une allocation de chômage décente pour pouvoir résister aux conséquences destructrices et dramatiques de la crise économique et en subir moins ses dégâts.
Les travailleurs iraniens luttent par divers moyens et sous diverses formes contre le despotisme et l’exploitation. Les organes de répression du régime répriment sauvagement les mouvements ouvriers et emprisonnent les militants ouvriers et les participants aux grèves et manifestations ouvrières.
Les travailleurs iraniens dans leur lutte pour obtenir leurs droits ont besoin de l’aide des travailleurs du monde entier. La solidarité internationale peut renforcer la lutte des ouvriers iraniens.
A l’initiative des associations d’opposants iraniens en France, de la CGT et du syndicat Solidaires un «collectif de soutien aux travailleurs du Maghreb et du Moyen-Orient » est mis sur pied pour soutenir la lutte des travailleurs de ces régions. Un appel au rassemblement devant le siège de l’OIT à Genève est lancé par divers syndicats français et associations. Dans cet appel nous lisons notamment :
« En solidarité avec les syndicalistes iraniens emprisonnés, les syndicats français appellent à un rassemblement devant le siège de l’OIT à Genève le 9 juin 2011.
Les mesures de répression à l’encontre des militants syndicaux iraniens ce 1er mai et l’arrestation de militants syndicaux au Kurdistan constituent des violations des droits fondamentaux.
Nous syndicats français, avec le mouvement syndical international nous exprimons notre solidarité envers les femmes et les hommes iraniens qui, malgré les risques que comporte l’activité syndicale en Iran, se sont engagés dans le combat en faveur de la défense des travailleurs.
Nous pensons à tous les militants emprisonnés depuis des mois et des années, coupables d’avoir exercé le droit fondamental qu’est de mener une activité syndicale. Ce combat vaut admiration et respect, pour eux et leurs familles qui les soutiennent. »
Nous, les trois organisations de gauche iranienne, qui défendons les droits des ouvriers et des travailleurs iraniens, apportons tout notre soutien à ce rassemblement et aux efforts des défenseurs du mouvement ouvrier iranien en France. Nous appelons toutes les forces éprises de liberté à soutenir cet appel et cette action unitaire. Il n’y a pas de doute que sans l’aide et la solidarité internationale la répression en Iran serait encore plus féroce. Les ouvriers et les travailleurs, les partis de gauche et les associations iraniens n’oublieront jamais cette solidarité avec leur cause.
Vive la solidarité internationale des ouvriers et des travailleurs !
l’Union des Fadaïans du Peuple d’Iran
L’Organisation des Fadaïans du Peuple d’Iran (Majoritaire)
Conseil Provisoire des Socialistes de Gauche d’Iran