Actuellement, la violation des droits individuels et sociaux a pris de nouvelles proportions et l’appareil oppressif du régime s’est focalisé plus qu’avant contre les libre-penseurs, les démocrates, des personnalités littéraires et artistiques. Refusant de subir la pression qui leur est imposée, et protestant contre le despotisme du régime, les milieux littéraires, les journalistes et les intellectuels du pays ont levé la voix. Publiant un appel, Le Cercle des Ecrivains Iranien a invité le peuple à résister contre la violation de la liberté d’expression et de pensée, et à combattre collectivement la censure et la tyrannie. Dans une déclaration, les écrivains et les artistes avaient déjà signalé les préparatifs d’une offensive organisée contre les libre-penseurs, dans le but de restreindre les libertés individuelles et sociales. Mais à l’heure actuelle, il ne s’agit plus pour eux de signaler un danger : ils parlent du couperet de la censure qui frôle leur gorge, et en appellent au soutien de tous les défenseurs de la liberté.
La poursuite et l’arrestation des libre-penseurs, la censure des médias, l’attaque contre les universités dans le but d’y installer une atmosphère policière, la convocation des militants politiques, ainsi que la chasse aux intellectuels et aux écrivains par les agents, rappellent les méthodes du Ministère de l’Information dans les années 98 et suivantes. Période qui commença par quelques arrestations et assassinats et qui finit par la dramatique « série de meurtres mystérieux ». La découverte du drame secoua l’Iran et, devant la colère unanime du peuple, les assassins d’Etat se cachèrent pour un temps dans les coulisses, d’où ils continuaient en cachette leur politique, guettant le moment de leur vengeance.
Cette nouvelle attaque et cette nouvelle phase de répression des opposants ne se limitent pas à un individu ou à un groupe culturel, artistique ou littéraire, dans telle ou telle ville. Le danger de l’oppression et du despotisme menace tous les opposants dans toutes les villes. Les oppresseurs ont l’intention de déraciner les germes de la contestation, où qu’elles poussent. A Téhéran, en Azérbaijân, au Khuzistân, au Kurdistân, au Balutchistân, dans le nord comme dans le sud, à l’est comme à l’ouest, les militants syndicalistes, les écrivains, les militants des mouvements indépendantistes, les journalistes, les auteurs de weblogs, les artistes de théâtre et de cinéma, les musiciens, les membres du mouvement étudiant, et les militants du mouvement des femmes sont tous les cibles de l’attaque de l’intolérance.
En réprimant ainsi, l’Etat tente d’éteindre ces foyers de contestation avant qu’ils ne s’embrasent, et d’empêcher ainsi que ces cris de révolte isolés trouvent un écho collectif. Mais le peuple iranien est conscient de la fragilité du gouvernement. Un peuple qui a l’expérience des répressions massives et des carnages des années 80, ainsi que celle de « la série des meurtres mystérieux », et qui persiste toujours dans sa volonté d’instaurer un régime démocratique et de mettre fin à la dictature, saura aussi contrecarrer cette offensive et obligera le gouvernement à reconnaître sa défaite.
Tout en soutenant l’appel du Cercle des Ecrivains Iranien, et lui souhaitant bonne chance dans leur combat, nous insistons sur le fait que nous ferons tout notre possible dans la lutte pour la liberté d’expression, les droits individuels et sociaux, et les revendications démocratiques et indépendantistes du peuple iranien.
Organisation des Fadaïan du peuple d’Iran (Majoritaire)
Parti démocrate du Kurdistan d’Iran
Organisation union des fedaïan du peuple d’Iran
Organisation Komala – Kurdistan d’Iran
LE 16 MAI 2006