L’arraisonnement du bateau « Madeleine » et la détention de militants pacifistes s’inscrivent dans la continuité du génocide des habitants affamés de Gaza
Le raid de l’armée israélienne sur le bateau « Madeleine », transportant des militants pacifistes et de l’aide humanitaire, et son arraisonnement dans les eaux internationales constituent une violation flagrante du droit international, du principe de la liberté de navigation et une attaque directe contre des activités humanitaires légitimes.
Cette action est non seulement injustifiable, mais elle est aussi un signe inquiétant de la détermination du gouvernement israélien à étouffer la voix de la protestation civique et à nier la crise humanitaire à Gaza.
Le bateau « Madeleine », avec à son bord douze personnes, dont les militants de renom Greta Thunberg, Liam Cunningham, Rima Hassan, députée au Parlement européen, et Yasmine Najjar, a pris la mer dans le but de briser le blocus de Gaza et d’attirer l’attention du monde entier sur la catastrophe humanitaire en cours dans la région. Le bateau transportait des quantités symboliques d’aide humanitaire, comme du riz et du lait en poudre, et son déplacement a été considéré comme une opération totalement pacifique, non armée et transparente.
L’arraisonnement du bateau a eu lieu alors que l’équipage, après s’être rendu sans résistance, l’avait fait de manière totalement pacifique. Les déclarations sarcastiques des responsables israéliens après le raid, décrivant notamment le bateau comme un « yacht de célébrités », visent manifestement à discréditer les protestations légitimes et à détourner l’opinion publique des dures et amères réalités du siège de Gaza.
L’attaque contre le bateau « Madeleine » s’inscrit dans la continuité des politiques répressives déjà exercées contre les flottilles de paix et d’aide humanitaire. Ainsi, en 2010, lors du raid contre le navire turc « Mavi Marmara », les forces israéliennes avaient attaqué des travailleurs humanitaires, tuant plusieurs d’entre eux, sans que le gouvernement israélien ni ses alliés n’aient à faire face à des poursuites sérieuses ou à en subir les moindres conséquences juridiques.
Malgré de nombreuses déclarations officielles, le gouvernement turc n’a, dans les faits, apporté aucune réponse efficace. Dans d’autres cas similaires, des militants comme Medea Benjamin ont été arrêtés puis relâchés, sans que les institutions internationales compétentes n’aient engagé de poursuites ni pris de mesures dissuasives à l’encontre des responsables de ces violations.
La récente attaque contre le bateau « Madeleine » s’inscrit dans la continuité des actions répressives précédemment menées contre les flottilles d’aide humanitaire, déjà visées par des menaces, des attaques de drones, des arrestations arbitraires, voire l’assassinat de passagers et de membres d’équipage. Ces pratiques constituent de graves violations du droit international et des conventions humanitaires. Fermer les yeux sur de tels actes revient à normaliser la répression et à étouffer la voix de la conscience internationale.
Nous appelons tous les gouvernements et institutions internationales à condamner fermement la détention illégale des passagers du bateau « Madeleine » par le gouvernement israélien, et à prendre les mesures nécessaires pour obtenir la libération immédiate des personnes arrêtées, ainsi que pour traduire les responsables de cet acte devant les instances internationales compétentes.
Le maintien du blocus de Gaza et l’interdiction de l’aide humanitaire, alors que des millions de personnes sont au bord de la famine et privées d’abris, constituent un crime silencieux contre l’humanité. Face à cette tragédie, il est impératif d’agir concrètement et de toute urgence, au-delà des simples réactions symboliques ou déclarations de principe. L’heure n’est plus à l’indignation formelle, mais à la mobilisation effective pour mettre fin à cette situation insoutenable.
Conseil exécutif et politique de l’Organisation des Fedaians du peuple d’Iran (Majoritaire)
Mardi 10 juin 2025