Une fois de plus, le lundi 12 juin 2006, la République Islamique a montré au grand jour son visage antidémocratique et misogyne en réprimant violemment la manifestation pacifique des femmes. Tout comme les mouvements des étudiants, des ouvriers, et de nos compatriotes turcs, le mouvement pacifique des femmes a été réprimé avec une très grande violence. Ainsi, le gouvernement des intégristes s’est encore une fois affirmé comme la cause principale de la violence qui continue de se développer en Iran, surtout à l’encontre des femmes.
Les théoriciens de la répression sont arrivés, cette fois-ci, à la conclusion que dans leurs attaques contre les militants du mouvement pour l’égalité des droits entre hommes et femmes, ils doivent appliquer le principe de la séparation des sexes, de sorte que les femmes qui participent à ce mouvement reçoivent des coups de bâton des mains des agents femmes des forces de l’ordre, et qu’inversement les hommes soient chargés par des agents hommes des forces de l’ordre. De même, faussant encore une fois la vérité des événements, ils ont diffusé la nouvelle concernant ce rassemblement dans un article intitulé « Attitude féminine à l’égard les défenseurs des droits des femmes », dans lequel ils ont réduit les revendications des femmes au seul cas du droit au divorce. Ils ont prétendu que les femmes manifestantes avaient perturbé l’ordre public et que c’étaient elles qui avaient agressé les forces de l’ordre !
Maintenant, après la publication de nouvelles et de reportages de témoins oculaires de ce rassemblement, ainsi que de photos et de films montrant les forces de l’ordre, bâton à la main, en train de molester les manifestantes, les responsables politiques feignent de ne pas être au courant de la cause de cette violence.
Qu’elle soit effectuée par des agents femmes ou leurs confrères hommes, la répression d’une manifestation pacifique de femmes est la preuve évidente de la violence exercée contre les femmes. Dans les pays démocratiques, les responsables et les exécutants de tels faits sont passibles de sanctions pénales. Les hommes politiques, depuis les plus haut placés jusqu’aux simples agents des forces de l’ordre sont responsables de la santé et de la sécurité de ceux qui ont été arrêtés et emprisonnés au cours de cet événement. Rappelons-le, selon les autorités judiciaires internationales, toute personne ordonnant ou appliquant une maltraitance quelconque contre eux, lors de leur arrestation ou de leur interrogatoire, est passible de sanctions pénales.
Nous exigeons la libération immédiate de tous ceux qui ont été arrêtés le 12 juin 2006. Nous demandons aussi que les hauts représentants de l’Etat présentent officiellement leurs excuses à tous ceux qui ont été battus ce jour-là par les tortionnaires du régime ; et qu’ils s’engagent à ce que ce genre de drame ne se reproduise plus et que les responsables et les acteurs de cette vague de violence, qui déferle sur nos citoyens, soient présentés devant la justice partout à travers tout le pays.
La Commission des femmes de l’Organisation des Fadaïan du peuple d’Iran(Majoritaire)
Le 14 juin 2006