L’expulsion des demandeurs d’asile afghans de notre pays est inhumaine et contraire à la culture et à la morale iraniennes.
Les arrestations et les expulsions massives de réfugiés et de demandeurs d’asile en Iran, qui ont débuté en 2025, se sont intensifiées et ont pris un caractère non méthodologique après la guerre des Douze Jours et les attaques criminelles d’Israël et des États-Unis contre l’Iran. Une vision sécuritaire s’est développée. La pression de l’État sur les réfugiés et les expulsions massives ont été motivées par le prétexte et la référence à l’entrée d’espions sur le territoire iranien depuis la frontière orientale.
L’Organisation des Fedaian du Peuple d’Iran (Majoritaire) insiste sur le respect des droits humains universels et met en garde contre la politique décrite et actuellement mise en œuvre d’expulsion de citoyens afghans par la force et la violence au nom de « ressortissants non autorisés ». Elle condamne fermement cet acte, qu’elle considère comme une violation inhumaine des droits individuels et collectifs d’une partie de la population vivant sur le territoire iranien.
La communauté afghane vivant en Iran, dont les deuxième et troisième générations sont nées là-bas et dont beaucoup n’ont jamais vu l’Afghanistan de leur vie, est depuis des décennies la cible de pressions étatiques et sociales, créant constamment des obstacles et des difficultés dans leur vie quotidienne. Malgré leur présence sur le territoire iranien depuis des décennies, ils sont toujours privés de leurs droits sociaux et administratifs fondamentaux de habitants. La plupart du temps, leurs enfants sont privés du droit à l’éducation et n’ont pas droit baux propriété foncière et n’ont pas de couverture en matière de santé et même avoir le droit de disposer de carte d’identité ou de permis de séjour. Le manque de considération pour leurs besoins éducatifs, sanitaires et identitaires, ainsi que pour ceux des populations locales, perpétue la pauvreté et l’exclusion sociale, transmettant les inégalités de génération en génération.
Cependant, l’exploitation et les abus dont sont victimes les travailleurs immigrés par les capitalistes, partout où la pénurie de main-d’œuvre est grave et où la concurrence pour les bas salaires est féroce, ainsi que l’acceptation d’un travail pénible et d’horaires anormaux et insupportables, constituent l’une des raisons de la présence d’immigrants afghans en Iran. La migration des travailleurs afghans entre différentes villes et régions, et au sein des différentes structures économiques iraniennes, en est la conséquence.
Ce groupe de personnes vivant en Iran n’a jamais bénéficié d’un statut juridique, judiciaire, administratif ou social dans notre pays. Au contraire, elles ont toujours été victimes d’humiliation, de négligence et d’une criminalisation excessive. Cette pratique ne se limite pas au gouvernement, mais touche également une partie de la société. Depuis des années, des efforts gouvernementaux et sociaux sont déployés, notamment pour les expulser de certaines provinces, et la publication de cartes des provinces « sans Afghans » se multiplie dans les médias officiels et non officiels. Ce type de comportement n’est non seulement pas interdit par le gouvernement, mais au contraire, il est directement et indirectement encouragé et utilisé comme un outil pour entraver les droits et la citoyenneté des demandeurs d’asile de même origine et descendance que nous. Cependant, l’État ne reconnaît même pas la nationalité iranienne aux enfants dont la mère est mariée à un Afghan.
Depuis plus d’un demi-siècle, le peuple afghan est au cœur des plans inhumains et impérialistes de l’Occident et demeure prisonnier de gouvernements inhumains et dépendants. Expulser d’Iran ces personnes en souffrance reviendrait à condamner la grande majorité d’entre elles à un avenir incertain et dangereux, un danger et une misère qui menacent particulièrement les femmes et les filles qui, depuis le retour au pouvoir des talibans, sont confrontées chaque jour à des privations et des difficultés sociales toujours plus grandes. Au-delà du fait que ces immigrants font désormais partie intégrante du tissu social iranien actuel, leur exclusion, leur contrôle ou leur répression sont non seulement immoraux et inhumains, mais aussi socialement et politiquement destructeurs.
De nombreux immigrés iraniens vivant à l’étranger sont eux-mêmes confrontés à des pressions inhumaines et à des injustices en Occident. La politique d’aliénation de la République islamique envers les immigrés est similaire à celle menée par l’administration Trump depuis son retour au pouvoir contre les immigrés et les « ressortissants illégaux ». Des actions similaires de la part d’autres politiciens de droite sont également observées en Europe.
Nous appelons tous les combattants pour la liberté, la démocratie, l’égalité et la justice sociale, ainsi que toutes les organisations et associations citoyennes qui luttent et œuvrent pour sécuriser, stabiliser et garantir les droits humains universels, à élever la voix pour protester contre l’expulsion des réfugiés afghans Nous attendons de toutes ces forces qu’elles combattent les politiques inhumaines et anti-afghanes du gouvernement et les politiques sociales en Iran avec la même intensité que les forces progressistes du monde entier combattent les politiques et les actions des gouvernements d’extrême droite.
Conseil Politique-Exécutif de l’Organisation des Fadaian du Peuple d’Iran (Majoritaire)
۱۳ juillet 2025 (22 Tir 1404)