Bonne et joyeuse fête du 1er mai, jour de la solidarité internationale des travailleurs et jour de la lutte commune des ouvriers et des salariés du monde. Nous saluons votre courage et nous vous souhaitons bonne chance dans le combat que vous menez pour la démocratie et les droits de l’homme, l’égalité et la justice sociale, la paix, le respect des valeurs humaines, et la protection de la nature, dans un monde toujours injuste et hostile !
Malgré toutes ses difficultés, l’année passée a été fructueuse pour le mouvement mondial des travailleurs et de leurs alliés : partout dans le monde, les ouvriers et les salariés ont été de plus en plus nombreux à dire non à la misère, à la guerre, à la dictature, à la violation de la souveraineté nationale, aux discriminations d’ordre racial, ethnique, et sexiste, à la destruction de l’environnement, et à l’offensive des forces du capital contre les acquis sociaux des travailleurs.
Après deux décennies et grâce à leur courage et à leur union, les ouvriers et les salariés ont réussi à arrêter pour la première fois l’avancée du néolibéralisme dans beaucoup de pays. La mobilisation des ouvriers et des étudiants français contre la modification du code du travail par le gouvernement de droite a été un pas considérable dans la lutte mondiale des travailleurs contre l’offensive du capitalisme. La victoire du camp des démocrates et de la gauche dans beaucoup de pays, en particulier en Amérique du sud, est un autre signe du recul des forces de la droite. Signe qui nous donne de l’espoir pour briser toute la machine de guerre du néolibéralisme et du capitalisme. De même, le combat mondial contre la guerre et pour la paix, et la lutte contre la tyrannie désastreuse exercée par les sociétés transnationales sur les hommes et l’environnement, ont pris une plus grande ampleur. Il faut dire que le mouvement ouvrier a été au cœur de ces contestations et de ces victoires. Ce qui témoigne de l’importance de son rôle pour l’avenir de notre monde.
De même, dans notre pays, le mouvement ouvrier a connu un progrès qualitatif : la création des syndicats du personnel du Réseau du Transport de Téhéran (Sherkat-e Vahéde), quelques actions syndicales, et la formation des organisations ouvrières. L’événement ouvrier le plus important de notre pays au cours de l’année dernière a été le développement des syndicats et des unités ouvrières indépendantes et démocratiques, qui peuvent modifier radicalement les formes du combat des Iraniens pour la démocratie, et jouer un rôle décisif dans le changement des conditions de vie des travailleurs et des ouvriers.
Après des années de préparatifs, l’an dernier, les obscurantistes extrémistes ont réussi à mettre en place un Etat à leur goût en faisant d’Ahmadinejad notre Président de la République. Toutefois, et malgré ses propos démagogiques concernant « le partage des revenus du pétrole dans l’assiette des pauvres », les ouvriers et les salariés n’ont cessé de défendre leurs revendications face aux capitalistes. Et parmi eux, c’est surtout la résistance et la mobilisation du personnel du Réseau de Transport de Téhéran, malgré la répression d’un régime obscurantiste, qui témoigne d’une évolution intellectuelle chez les ouvriers, qui semblent connaître de mieux en mieux leurs droits. Cet événement est d’autant plus important qu’il marquera le processus du mouvement syndical, qui va au-delà des actions de tel ou tel corps de métier. Il s’agit d’une évolution fondamentale, dont l’élément principal est la conscience de classe.
Désormais, on peut parler d’une nouvelle phase dans la prise de conscience chez les ouvriers et les salariés de leurs conditions et de leurs droits. Et on peut dorénavant compter sur les bonnes surprises que la classe ouvrière nous réserverait, si les circonstances le permettaient. En effet, elle a bien compris que pour s’organiser et pour défendre ses droits, elle a besoin d’une société libre et démocratique. De plus, elle a compris qu’elle peut et qu’elle doit elle-même créer une telle société. Mais le gouvernement aussi l’a bien compris. C’est pourquoi, il s’oppose avec tant de cruauté aux revendications élémentaires des ouvriers ou à la création des syndicats en emprisonnant les responsables syndicaux et en réprimant leur mouvement. La résistance, en prison, des syndicalistes et de leurs chefs, témoigne de la détermination du mouvement syndical pour mettre fin à la situation actuelle. La sécurité de l’emploi, le droit au syndicat, l’augmentation des salaires proportionnellement au taux de l’inflation, le paiement dans les délais des salaires, les allocations de chômage, l’assurance maladie et la protection sociale, l’interdiction des contrats à durée déterminée pour des postes fixes, et la signature de contrats collectifs sont parmi les revendications les plus importantes, pour lesquelles il y a eu des centaines de grèves et de protestations au cours de l’année dernière. Parmi les plus importantes il y celles des enseignants, des infirmières, des mineurs, des salariés de l’usine de voiture Iran Khodro et des usines de textiles, des personnels des ateliers Asslouyeh et du Réseau du Transport de Téhéran ( Sherkat-e Vâhéde).
Loin d’avoir répondu à ces revendications, la montée au pouvoir d’Ahmadinejad a aggravé la situation économique et sociale des ouvriers et des plus démunis. En effet, d’une part la politique étrangère aventureuse et rétrograde de son gouvernement, et d’autre part les mesures autoritaires de celui-ci dans le domaine économique, ont entraîné la stagnation des activités des usines et leurs fermetures, le gel des investissements, et l’augmentation du chômage et du taux de l’inflation. Avec des mesures telles que la révision du code du travail, le report dans trois ans de l’application obligatoire du code du travail aux ateliers comptant moins de dix ouvriers, le refus d’augmenter le salaire minimum en fonction du taux de l’inflation, et la répression des contestations sociales, le gouvernement se positionne manifestement contre les ouvriers et favorise de plus en plus le terrain pour des mouvements de contestation sociale.
Mais le progrès à la fois qualitatif et quantitatif du mouvement ouvrier montre que les ouvriers et les salariés ne céderont pas. Et c’est sur cet état d’esprit des ouvriers iraniens que nous voulons insister ce premier mai 2006.
Ainsi, à l’occasion de la journée de la solidarité internationale des ouvriers et des travailleurs, le bureau Politique et Exécutive de l’Organisation des Fedaïns déclare encore une fois qu’elle défend les revendications affichées par le mouvement syndical et qu’elle soutient fermement le combat des ouvriers, des travailleurs, et des organisations syndicales. Nous condamnons vigoureusement la violation des droits des ouvriers et des travailleurs, la poursuite et l’arrestation des syndicalistes, en particuliers les militants du syndicat du Réseau de Transport de Téhéran (Sherkat-e Vâhéde). Nous exigeons la libération du chef de ce syndicat, monsieur Mansour Asslanlou, et invitons toutes les forces démocratiques et ouvrières du pays à soutenir les ouvriers et leur mouvement. Le bureau politique-exécutive de l’organisation des Fadaïan du peuple d’Iran(Majoritaire)
Vive le premier mai
le 26 Avril 2006